Une odeur âcre d’urine et d’ordures flotte sur le camp des «chemises rouges» dans le quartier de Rajprasong, le cœur commercial de Bangkok. Les employés municipaux ne viennent plus collecter les déchets ni vidanger les toilettes mobiles depuis que l’armée a commencé, jeudi, le blocus du camp, où les manifestants antigouvernentaux se sont installés il y a six semaines.
Barricades. Les petits commerçants, qui vendaient du jus de canne à sucre ou du poulet grillé, sont devenus rares. Les médicaments commencent également à manquer et le don organisé lundi par la Croix-Rouge thaïlandaise a été vivement applaudi par les chemises rouges. «Nous sommes maintenant obligés de nous faire envoyer la nourriture par petites quantités apportées par des motos», confie Kopkeo Pikulthong, un des leaders du mouvement de contestation. Aux barrages, des soldats prennent aux sympathisants des chemises rouges les vivres qu'ils essaient d'introduire dans le «camp rouge». «Mon plus gros problème, ce sont les habits, surtout les sous-vêtements. Avant je partais du camp à 6 heures du matin pour me changer chez moi, mais maintenant, c'est beaucoup plus difficile. Cela fait cinq nuits que je dors au milieu de la rue», indique Nid Sawangkeo, une guide touristique.
Les militaires ont peu à peu resserré leur étau sur le camp, s'établissant à une cinquantaine de mètres à peine des premières barricades. Au barrage de Siam, près du secteur commercial du même nom, un garde, une