Le gouvernement israélien a finalement préféré les vivants aux morts. Malgré l’opposition de Zélotes juifs ultra-orthodoxes qui crient au sacrilège, il vient d’ordonner l’exhumation de tombes antiques pour permettre la construction d’un service d’urgence à l’hôpital d’Ashkélon, une ville du sud d’Israël. Dimanche, plusieurs dizaines d’«hommes en noir», issus d’un des groupes religieux les plus radicaux, ont tenté de s’opposer aux travaux de terrassement et ont été arrêtés. A Mea Shearim, le quartier le plus intégriste de Jérusalem, des centaines de manifestants ont brûlé des poubelles, érigé des barricades et blessé des employés municipaux. La colère des religieux est d’autant plus vive qu’ils sont convaincus que les tombes, retrouvées enfouies dans le terrain sur lequel doit être construit le service hospitalier, sont des sépultures juives. Ce que démentent les archéologues.
La décision de construire un service d’urgence souterrain avait été prise, il y a trois ans, pour protéger l’hôpital des tirs de roquettes depuis Gaza (à une dizaine de kilomètres plus au sud). En début d’année, après la découverte des tombeaux, les partis religieux et le vice-ministre de la Santé, Yaacov Litzman, un ultra-orthodoxe, avaient menacé de quitter la coalition gouvernementale si le projet n’était pas abandonné. Le Premier ministre Nétanyahou avait alors cédé, acceptant de déplacer le projet, moyennant un coût supplémentaire de 25 millions d’euros et plusieurs années de retard.
La vague de prot