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Enquête

«Probo Koala» : l’affréteur Trafigura pris à témoins

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A la veille d’un nouveau procès, les chauffeurs ivoiriens chargés de déverser le produit toxique qui a contaminé Abidjan en 2006 se dédisent et accusent.
Des experts français sur la décharge de Akouédo près d'Abidjan, le 17 septembre 2006 (AFP Kambou Sia)
publié le 18 mai 2010 à 0h00

L'affaire du Probo Koala devrait rebondir, demain à La Haye, grâce aux témoignages accablants recueillis par Greenpeace auprès des camionneurs ayant déversé les déchets de ce cargo à travers Abidjan, la capitale ivoirienne, le 19 août 2006. Devant la cour d'appel de La Haye, Greenpeace va demander des poursuites contre Trafigura, la société de négoce international qui avait affrété le cargo, pour les faits qui se sont déroulés aux Pays-Bas, mais aussi en Côte-d'Ivoire.

Menaces. Le navire avait fait escale dans le port d'Amsterdam en juillet 2006 pour déposer ses slops (résidus de pétrole s'accumulant au fond des cuves). La société de traitement des déchets du port les refuse, les jugeant trop toxiques. Le bateau est autorisé à repomper ses slops à bord et à quitter le port malgré les doutes émis par la société de traitement, et l'enquête ouverte par la police environnementale néerlandaise. C'est là qu'il décide de se rendre à Abidjan. Un procès doit s'ouvrir le 1er juin à Amsterdam contre toutes les parties ayant permis l'exportation illégale des déchets : Trafigura, mais aussi le capitaine du Probo Koala, la ville et le port d'Amsterdam. Greenpeace, engagé dans une enquête au long cours sur la toxicité des déchets et les méthodes peu scrupuleuses de Trafigura, va produire demain des témoignages centraux, dont Libération a obtenu copie. Ils proviennent de cinq chauffeurs de camion, d'un de leurs assistants et d'un revende