Avant de lire le compte rendu de l'institut médico-légal sur l'assassinat de Chapour Bakhtiar, le président de la cour d'assises de Paris avait demandé aux enfants de l'ancien Premier ministre du Chah, pourtant majeurs, de quitter la salle. Parce que «c'était le procès-verbal d'une véritable charcuterie», se souvient Me Karim Lahidji, vice-président de la Fédération internationale des droits de l'homme et, à ce moment-là, avocat de la partie civile. Les trois tueurs iraniens s'étaient servis de trois grands couteaux de cuisine pour couper les veines du vieil homme - il était âgé de 82 ans - qui les avait reçus sans méfiance dans sa villa de Suresnes (près de Paris), et pour tuer en même temps son domestique. Chapour Bakhtiar avait mis une heure à mourir. Des trois Iraniens, seul Ali Vakili Rad avait pu être arrêté en août 1991 et condamné, trois ans plus tard, à la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de dix-huit ans. Ayant purgé son temps de détention incompressible, Ali Vakili Rad doit regagner aujourd'hui Téhéran, à bord d'un vol d'Iran Air. Hier, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a signé l'arrêté d'expulsion du tueur aux couteaux, ce qui doit permettre aujourd'hui au tribunal d'application des peines d'entériner sa demande de libération conditionnelle et de le libérer dans la foulée.
Cruel. Reste que le départ pour l'Iran d'un assassin particulièrement cruel intervient presque simultanément ave