Comme un reflet macabre, le bus au toit défoncé et aux vitres pulvérisées s’est arrêté en travers de la chaussée, au pied des ruines de l’ancien château du roi d’Afghanistan. La citadelle aussi a été frappé de plein fouet par l’explosion, hier matin, d’une camionnette piégée au passage d’un convoi de 4 x 4 et de camionnettes de l’Otan sur la route de Darulaman, au sud-ouest de Kaboul. Au moins douze civils et six soldats étrangers, dont cinq Américains et un Canadien, ont été tués. Une majorité des 47 blessés se trouvaient dans le bus.
L'attentat a été revendiqué par Zabihullah Mujahid, l'un des deux porte-parole des talibans. «Cela ne nous détournera pas de notre mission qui consiste à offrir un meilleur avenir à ce pays», a réagi Joseph Blotz, pour l'Otan. Selon une source militaire, les soldats tués étaient basés à l'aéroport de Kaboul et étaient chargés d'escorter des personnalités en véhicules blindés. Les civils, eux, se dirigeaient vers le centre-ville sur cette route cabossée, creusée de nids-de-poule et toujours embouteillée.
La capitale n’avait pas subi d’attentat depuis le 26 février, lorsque des talibans pakistanais du Lashkar-e-Toiba avaient attaqué deux maisons d’hôtes et tué au moins seize personnes, dont sept Indiens et un Français. S’en est suivie une période de calme durant laquelle les services secrets afghans ont déjoué plusieurs tentatives d’attentats. En avril, neuf personnes, dont trois aspirants kamikazes, ont été arrêtées. La police a de son c