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Libération
Reportage

L’Arizona veut passer les clandestins à la traque

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Cet Etat américain veut renforcer le contrôle des immigrés illégaux. Des shérifs se frottent les mains, mais les Mexicains s’inquiètent.
publié le 21 mai 2010 à 0h00

Aperte de vue, c'est le désert, tapissé de touffes vertes de chaparral et coupé parfois de montagnes rouges, comme d'immenses drapés sur l'horizon. Il y a moins de deux siècles, Indiens, cow-boys et Mexicains s'affrontaient en Arizona dans une «conquête de l'Ouest» qui fut aussi une conquête du Sud, face au Mexique. Tout cela se reflète bien dans le débat sur l'immigration qui fait fureur aujourd'hui. A Phoenix, la capitale, le shérif Joe Arpaio, se veut «le plus dur shérif de l'Amérique» et jubile : grâce à une nouvelle loi signée fin avril par le gouverneur républicain de l'Etat, il pourra bientôt jeter encore plus de clandestins mexicains dans ses prisons. «Oui, cela me plaît, assume-t-il, un revolver en pin's sur sa cravate et un vaste sourire en travers de la figure. J'ai toujours de la place dans mes prisons.» Depuis des années déjà, Joe Arpaio est célèbre pour sa «prison tente» où il parque les détenus à même la cour, protégés du soleil par des bâches, et habillés de sous-vêtements roses pour les humilier. «Joe» est aussi connu pour ses «raids» contre les immigrés clandestins. «Ces dernières années, mes hommes ont arrêté 38 000 illégaux, se félicite-t-il. Avec la nouvelle loi, nous aurons encore plus d'autorité pour arrêter les gens, c'est bien.»

lonesome cow-boy. Cette loi qui réjouit tant le shérif Arpaio est une première aux Etats-Unis. Au pays de l'immigration par excellence, elle définit le séj