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Libération
TRIBUNE

Le droit de la guerre : un champ de bataille

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publié le 21 mai 2010 à 0h00

De tout temps, la guerre de propagande a existé. Celle-ci se double désormais de la guerre judiciaire depuis que les commissions d’enquête et les tribunaux internationaux interviennent dans le temps même du conflit. Les groupes armés palestiniens et le gouvernement israélien ont parfaitement intégré cette nouvelle dimension de la guerre.

Le Hamas ne cache pas son objectif : délégitimer l’Etat hébreu de la même manière que le fut l’Afrique du Sud sous l’apartheid. Militairement, il se sait vaincu d’avance face à une armée qui possède la maîtrise absolue du ciel et un armement sophistiqué, alors que ses combattants sont équipés de kalachnikovs, de lance-roquettes et de mortiers sommaires. Mais, en conduisant la guerre depuis des zones densément peuplées - et Gaza est l’un des endroits les plus densément peuplés au monde -, le Hamas et les autres groupes armés compensent leur infériorité, escomptant de surcroît déclencher en retour une réaction disproportionnée de l’adversaire qui pourra les servir politiquement et juridiquement.

C'est ce qui s'est passé avec l'offensive israélienne «Plomb durci» marquée par un très lourd bilan humain et des destructions massives. Il y eut treize Israéliens tués (dont quatre par leurs camarades, par erreur) et entre 1 166 et 1 444 Palestiniens tués, dont, au minimum, 295 étaient des hommes, des femmes et des enfants non impliqués dans les combats (chiffres de l'armée israélienne). Si «Plomb durci» a permis aux autorités israéliennes de limiter le