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Antanas Mockus, un brin d’espoir vert en Colombie

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Election . La campagne pour la présidentielle révèle l’engouement des Colombiens pour l’ex-maire de Bogotá aux dépens du parti d’Uribe.
publié le 26 mai 2010 à 0h00

Dimanche, pour la clôture de la campagne électorale, une foule vêtue de vert a afflué une dernière fois dans le centre de Bogotá, en scandant «Pour un pays décent». Sur les affiches et les tee-shirts, un visage barbu, caricaturé en hippie, en Hulk ou en tournesol, symbole de «l'espérance» qu'il veut rendre à la Colombie : le professeur Antanas Mockus, phénomène de la campagne présidentielle colombienne. «Je suis venu vous parler de la vie et de la mort», lâche-t-il quand il monte sur l'estrade, sous les acclamations.

«Vague». Avec ce discours souvent abstrait et un programme élémentaire - respect des lois et de la vie, éducation - l'ex-maire de la capitale a des chances d'arriver en tête au premier tour de la présidentielle, dimanche, avec plus de 30% des voix. «Une agréable surprise», reconnaît son compagnon de ticket pour la vice-présidence, Sergio Fajardo, ancien édile de Medellin et universitaire.

En février, les sondages donnaient l'actuel président conservateur, Alvaro Uribe, au pouvoir depuis 2002, comme gagnant assuré de l'élection. Mais la Cour constitutionnelle lui a interdit de se présenter pour un troisième mandat, et tous les regards se sont tournés vers Juan Manuel Santos. Son ancien ministre de la Défense, chef du parti «U» (comme Uribe) semblait le plus apte à perpétuer sa politique de guerre contre les guérillas. Politique habile, issu d'une famille d'anciens présidents et actionnaire du premier quotidien na