Après avoir promis, depuis des décennies, de transformer Séoul en une «mer de feu», la Corée du Nord a menacé, hier, le Sud d'une «riposte en cas d'attaque», si la marine sud-coréenne continuait «de violer ses eaux territoriales [en mer Jaune]». Pyongyang a décidé hier de rompre toutes ses relations et les communications avec la Corée du Sud et d'abroger un accord de non-agression. Selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap, Kim Jong-il aurait ordonné, hier, la mise en alerte de son armée (1 million d'hommes, des équipements obsolètes et quelques têtes nucléaires), au lendemain du discours du président sud-coréen, Lee Myung-bak, promettant de «faire payer le prix» à la Corée du Nord, accusée d'avoir torpillé et coulé, le 26 mars, la corvette Sheonan. Sur 104 hommes à bord, 46 ont péri, la Corée du Sud est en deuil et se dit«certaine» que le Sheonan a été la cible d'une torpille d'un mini-sous-marin qui aurait quitté une base navale du Nord avec d'autres submersibles, sans doute les 23 et 24 mars. Mais - signe qui ne trompe pas - «l'ordre d'alerte» nord-coréen n'a pas été relayé par la propagande du régime.
Lundi, le président sud-coréen a annoncé des mesures de rétorsion. Il a décidé de suspendre, pour l'heure, les relations commerciales intercoréennes et de barrer aux navires nord-coréens les couloirs de navigation vers le Sud. Séoul entend bien faire voter d'autres sanctions par le Conseil de sécurité