Depuis cinquante-six ans, tous les ans, c’est la même histoire. Le carrosse doré est de sortie, comme les manteaux d’hermine, sceptres et autres diadèmes, sans oublier l’incontournable couronne (2 783 diamants, 17 saphirs, 277 perles, 11 émeraudes et 5 rubis). Et tous les ans, les Britanniques retiennent leur souffle pour voir si le Lord Chancellor, le ministre de la Justice emperruqué, se prendra les pieds dans sa cape de plusieurs kilos au moment de remettre à la souveraine le fameux discours de la reine.
Kenneth Clarke, qui officiait hier a remis, sans trébucher, le programme législatif du nouveau gouvernement que la reine Elizabeth II, assise sur son trône doré, a lu à tout le Parlement. «Le programme législatif de mon gouvernement sera fondé sur les principes de liberté, d'équité et de responsabilité», a déclaré la reine. Avant d'enchaîner immédiatement avec des principes nettement plus prosaïques : «La priorité de mon gouvernement sera la réduction du déficit et le retour de la croissance économique.» Le nouveau gouvernement de coalition avait ouvert la veille une ère d'austérité en annonçant des premières coupes sévères dans les dépenses publiques d'un montant d'environ 7,3 milliards d'euros, qui seront suivies d'une nouvelle vague lors de la présentation du budget le 22 juin. Le programme législatif du gouvernement contient au total 23 propositions de lois, savant compromis entre les visions des conservateurs du Premier ministre David Camero