C’est une fascinante leçon de choses. Ce fut comme une répétition générale de ce que sera ce siècle, monde où les «grands» d’aujourd’hui devront compter avec des «petits» qui n’avaient jamais eu voix au chapitre et font, maintenant, irruption sur la scène politique. Tout était prêt. Après des mois de marchandages, les grandes puissances de l’après-guerre, celles qui s’étaient adjugé les sièges de membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et un droit de veto sur ses résolutions, étaient parvenues à se mettre d’accord sur un projet de nouvelles sanctions économiques contre l’Iran. La France avait mis de l’eau dans son vin. La Grande-Bretagne avait joué les intermédiaires entre les deux rives de l’Atlantique. Les Etats-Unis, surtout, y avaient travaillé dur, cernant les obstacles.
Barack Obama avait commencé par renoncer à l’intégration de l’Ukraine et de la Géorgie dans l’Otan puis au déploiement d’un système antimissile en Europe centrale. Il avait éliminé toutes les tensions que son prédécesseur avait créées avec Moscou et s’était, ensuite, tourné vers la Chine, soufflant le chaud et le froid pour obtenir son feu vert, alors même qu’elle a besoin du pétrole iranien et n’aime pas ces sanctions internationales auxquelles elle pourrait, un jour, se trouver en butte.
La Chine n’avait pas voulu s’isoler en devenant le protecteur de l’Iran. C’était plié et voilà, soudain, que le Brésil et la Turquie, deux puissances émergentes, battantes, sûres d’elles-mêmes mais très loin