Après une visite de deux jours en Chine, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, est arrivée hier à Séoul, où elle a exprimé au président sud-coréen, Lee Myung-bak, le «soutien total» des Etats-Unis dans l'affaire du Sheonan, cette corvette de la marine coulée, le 26 mars, très vraisemblablement par la torpille d'un sous-marin de poche nord-coréen. «Nous avons besoin de temps pour aboutir à une dénucléarisation de la péninsule», a-t-elle déclaré, qualifiant l'enquête sud-coréenne et internationale sur le naufrage du Sheonan d'«accablante» pour la Corée du Nord. Pyongyang a, pour sa part, décidé de rompre ses communications avec le Sud «tant que Lee Myung-bak serait au pouvoir» et annoncé l'expulsion du personnel sud-coréen employé dans le complexe industriel de Kaesong (à capitaux sud-coréens), au nord de la zone démilitarisée. Spécialiste de la Corée du Nord, le professeur Hoo Ho-yeol explique les dessous de la politique de Pyongyang.
A présent, la guerre menace-t-elle ?
Je ne le crois pas. La rupture des liens diplomatiques était une menace annoncée depuis le début de l’affaire par Pyongyang. L’objectif de la politique nationale nord-coréenne est la pérennisation de son existence. Or, une guerre avec le Sud serait à hauts risques. La Corée du Nord sait qu’elle affronterait d’abord les Etats-Unis et n’est pas dupe du rapport de forces, malgré ses missiles et ses bombes atomiques. Les tensions entre les deux Corées sont néanmoins réelles, et la cris