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Libération
Reportage

Le PC tchèque au temps des cerises

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En Moravie-Silésie, les communistes devraient réaliser leur meilleur résultat aux législatives qui se tiennent aujourd’hui et demain.
par Baya BELLANGER, Envoyée spéciale à Ostrava (République tchèque)
publié le 28 mai 2010 à 0h00

La ville a ses fantômes : de hautes tours métalliques qui toisent ses habitants, souvenir d’une époque où des dizaines de milliers de mineurs tchèques faisaient la richesse de la région de Moravie-Silésie et de sa capitale Ostrava. C’était avant la révolution de velours de 1989, avant la restructuration qui a lourdement frappé ce territoire industriel et minier. Aujourd’hui, le taux de chômage y est plus élevé que la moyenne nationale, près de 13% contre 9%. Dans cette région, les communistes font leurs meilleurs scores : 14% aux législatives de 2006.

«erreurs». Un peu partout, les affiches électorales rappellent qu'on est en pleine campagne. Sur celles du KSCM, le Parti communiste tchèque, la faucille et le marteau ont été remplacés par des cerises. Une volonté de renouveler l'image du mouvement après la chute du Mur. Alors que les sociaux-démocrates sont donnés en tête pour les élections aujourd'hui et demain, ce PC (seul dans l'ex-glacis qui s'assume comme tel) va-t-il leur assurer la majorité ? En dépit de leur poids électoral, depuis 1989, les communistes n'ont participé à aucun gouvernement.

La photo de la candidate du KSCM, apprêtée, jeune et souriante, tranche avec l'image type des communistes tchèques. Agée de 7 ans au moment de la révolution de velours, Katerina Konecna n'a pas connu le régime communiste. Dans la petite maison de ville où le parti a installé son siège, elle reconnaît les «erreurs» de l'ancien système. Un euphémisme pour près