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Libération

En mal de pouvoir, Berlusconi invoque Mussolini dans le texte

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par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 29 mai 2010 à 0h00

Il avait déjà affirmé en 2003 que «Mussolini n'a jamais tué personne, il se contentait d'envoyer ses opposants en vacances au loin». Jeudi, à l'issue de la réunion de l'OCDE, à Paris, Silvio Berlusconi a remis sa chemise noire de provocateur. Evoquant les carnets du Duce qu'il aurait lus récemment et se plaignant de ne pas avoir assez de pouvoirs, il a lâché : «J'ose citer une phrase de celui qui était considéré comme un grand dictateur : "Ils disent que j'ai du pouvoir mais ce n'est pas vrai. Peut-être les hiérarques en ont-ils, mais pas moi. Moi, je peux uniquement décider si mon cheval doit aller à droite ou à gauche, rien de plus."» Et d'insister, assis à proximité du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou : «Il m'arrive la même chose, à tel point que tout le monde se sent en droit de me critiquer et de m'insulter.»

L'opposition de gauche a immédiatement réagi à ce qu'elle dénonce comme la «nouvelle gaffe internationale» de Berlusconi qui, par le passé, a déjà parlé du «bronzage» d'Obama, traité l'eurodéputé allemand Martin Schulz de «kapo», joué à cache-cache avec une Angela Merkel déconcertée, ou encore mimé l'exécution de journalistes sous les yeux amusés de son ami Vladimir Poutine. «L'Italie a une histoire que personne ne peut se permettre de banaliser ou de réviser», a stigmatisé le responsable du Parti démocrate, Maurizio Migliavacca, qui a rappelé que «Mussolini n'avait pas un pouvoir faib