Quelques petits mois au pouvoir et puis s’en vont. Par la voix de sa présidente, la pugnace Mizuho Fukushima, le Parti social-démocrate japonais (PSD) a annoncé hier, à la surprise générale, qu’il quittait le gouvernement du Premier ministre, Yukio Hatoyama, faisant voler en éclats la coalition de centre gauche. Une annonce qui ne manque ni de sel ni de logique : le PSD n’accepte pas le revirement, spectaculaire il est vrai, du Premier ministre sur la question des bases militaires américaines à Okinawa, dont celle géante (et bruyante) de Futenma, en plein centre-ville.
Parmi les quelque 80 bases américaines du Japon, une trentaine se trouve à Okinawa. Près de 23 000 marines y sont stationnés (sur les 47 000 soldats américains présents dans l'archipel). En campagne pour les législatives l'an passé, Hatoyama avait promis à la population de l'île d'«alléger le fardeau» des bases. Il promettait que Futenma serait relocalisé hors du chapelet insulaire. Ces derniers jours, Hatoyama a semblé reconnaître son échec, en proposant que la base soit transférée dans une autre baie, au nord de l'île, à Nago, où la population, furieuse, s'organise déjà pour contrer un tel plan.
Dans ce dossier très complexe, Mizuho Fukushima, la leader du PSD et secrétaire d’Etat à la Consommation, faisait entendre une musique différente en se disant opposée à l’accord conclu avec Washington sur Futenma. Agacé par ce manque de solidarité, Hatoyama a pris les devants, vendredi, en excluant de son cabi