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Libération
Interview

«En Afrique, nous avons besoin de partenaires, pas de maîtres»

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Le président rwandais, Paul Kagamé, réconcilié avec Paris, explique ce qu’il attend du sommet de Nice :
publié le 1er juin 2010 à 0h00

Jusque-là franchement hostile à ce genre de raouts, le président rwandais, Paul Kagamé, était hier à Nice pour l'ouverture du 25e sommet France-Afrique. L'occasion pour lui de tirer un bilan de la toute récente réconciliation franco-rwandaise, de s'exprimer sur la place de la France en Afrique et de répondre aux critiques de plus en plus vives visant son régime, dans un long entretien accordé à Libération, au Monde et au Figaro.

De manière inhabituelle, les Etats-Unis viennent de critiquer le musellement des libertés au Rwanda à l’approche de la présidentielle du 9 août. Un tournant ?

Les Américains ne sont pas venus se plaindre de quoi que ce soit. Je ne sais pas ce qu’ils ont voulu dire exactement, mais tout cela a été très exagéré. Si vous parlez de l’expulsion d’une représentante de Human Rights Watch, le problème ne portait pas sur ses activités en faveur des droits de l’homme, mais sur son visa, qui n’était pas en règle. Je comprends que les Etats-Unis défendent leurs citoyens, mais les règles sont les mêmes pour tous.

L’arrestation de l’opposante Victoire Ingabire n’était-elle pas destinée à l’empêcher de se présenter à la présidentielle ?

Il faut bien comprendre qui est Victoire Ingabire. Elle a vécu en Europe pendant dix-sept ans avant de rentrer au Rwanda [en janvier, ndlr]. Elle ne peut donc pas avoir participé au génocide, mais elle est en cheville avec des génocidaires et c'est puni par nos lois. Elle a travaillé avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda [FDLR, groupe rebelle extrémiste hutu actif dans l'est de la république démocratique du C