Lorsque l'armée israélienne se retire, le 18 janvier 2009, de la bande de Gaza, à la suite d'une offensive militaire de 22 jours, elle abandonne derrière elle un immense désastre. Pas seulement des quartiers en ruines et des villages ravagés mais aussi des champs dévastés, des olivettes déracinées, des routes supprimées, des serres saccagées. Pas seulement des infrastructures civiles anéanties, comme le Parlement ou les principaux ministères, mais aussi des hôpitaux, des commissariats, des mosquées, des casernes de pompiers. La petite zone économique, qui s'était créée à la périphérie de Gaza-ville et offrait quelques milliers d'emplois, a été méthodiquement détruite, de même que la plupart des usines et des ateliers. Comme le dira plus tard Chris Gunness, porte-parole de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), «Gaza a été renvoyée non pas à l'âge de pierre mais à l'âge de la boue». Près de 1400 personnes avaient été tuées dans cette offensive, baptisée Plomb durci, en majorité des civils, dont au moins 330 enfants.
Phosphore blanc. Ce n'est donc pas seulement le Hamas que l'Etat hébreu a voulu punir pour ses tirs de roquettes sur le territoire israélien mais une population tout entière, soit un million et demi de personnes. «Des actes assimilables à des crimes de guerre et peut-être, dans certaines circonstances, à des crimes contre l'humanité ont été commis par les forces armées israéliennes», relèvera en septemb