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Libération
Décryptage

En Afghanistan, Al-Qaeda perd son huitième «numéro 3»

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Moustapha Abou al-Yazid, dit «l’Egyptien», a été tué dans un bombardement.
(REUTERS TV/Files)
publié le 2 juin 2010 à 0h00

Quand un dirigeant d’Al-Qaeda est tué ou capturé au Pakistan ou en Afghanistan, c’est en général le «numéro 3» de l’organisation. C’est une nouvelle fois le cas avec l’Egyptien Moustapha Abou al-Yazid, dont la mort, le 21 mai, dans un bombardement en Afghanistan, a été annoncée hier par un site de la nébuleuse terroriste et confirmée par les services de renseignements occidentaux. Depuis la fondation d’Al-Qaeda, en 1988, celui que l’on connaît surtout sous le nom de guerre de cheikh Saïd al-Mesri («l’Egyptien» en arabe) est le huitième «numéro 3» de l’organisation à disparaître.

Ces chefs tués étaient-ils tous des «numéros 3» ?

Sans doute pas. Ne parvenant à éliminer ni Oussama ben Laden ni son adjoint Ayman al-Zawahiri, les services de renseignements occidentaux, profitant du flou qui prévaut dans les structures d'Al-Qaeda, ont beau jeu de prétendre qu'ils sont capables de frapper juste en dessous de la tête bicéphale de l'organisation terroriste. Selon le spécialiste de l'islam contemporain Jean-Pierre Filiu, qui consacre précisément une annexe à ces numéros 3 dans son livre les Neuf Vies d'Al-Qaeda (1), la «troisième place» est mise en avant par les services occidentaux pour valoriser la neutralisation d'un cadre jihadiste d'importance, engagé aux côtés de Ben Laden et de Zawahiri. «Sur les huit numéros 3 à s'être ainsi succédé, quatre ont été tués dans des bombardements américains en Afghanistan puis au Pakistan, deux ont été capturés au Paki