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Libération
EDITORIAL

Faute

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publié le 2 juin 2010 à 0h00

Le raid meurtrier contre le cargo turc laisse l'Etat hébreu isolé comme jamais. Son appareil de propagande tente de justifier l'injustifiable, mais il apparaît que même auprès des alliés et amis d'Israël, la patience a trouvé ses limites. Il est difficile de comprendre qu'aucun responsable israélien n'ait eu le courage de reconnaître que cette opération était une faute morale autant que politique. Comme si Israël, enfermé dans le déni, ne pouvait jamais commettre d'erreur. L'assaut sur la flottille, comme le souligne Simon Malley, ancien conseiller de Clinton pour le Moyen-Orient, est «le symptôme de l'échec d'une politique à Gaza dont Israël n'est pas le seul responsable». On peut discuter des objectifs humanitaires d'une partie des activistes turcs, pour certains proches du Hamas. Mais il reste que le blocus n'a en rien affaibli la mainmise du mouvement islamiste sur le territoire, tout en laissant 1,5 million de Palestiniens, dont la moitié d'enfants, dans un dénuement insupportable. Israël est dans son droit absolu d'empêcher la contrebande des armes envoyées par l'Iran et la Syrie au Hamas. Mais rien ne justifie que la moitié de l'aide humanitaire soit bloquée par Israël et l'Egypte. Il s'agit bien d'une «punition collective», totalement illégale, comme l'a montré le juge Goldstone dans son rapport à l'ONU, nié lui aussi par Israël. Hier, autre conséquence du fiasco, Hosni Moubarak a levé l'embargo du côté de sa frontière, mais cette mesure est tempora