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Libération
Reportage

France-Afrique, l’occasion ratée

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Sommet. Le raout de Nice est resté à la surface des questions majeures.
Discours de Nicolas Sarkozy au sommet de Nice, le 1er juin. (REUTERS)
publié le 2 juin 2010 à 0h00

«Un sommet Afrique-France, pour quoi faire ? Est-ce encore utile ?» s'interrogeait lundi Nicolas Sarkozy dans son discours d'ouverture du 25e sommet entre l'Hexagone et le continent noir. Vingt-quatre heures plus tard, à l'issue d'un sommet mené au grand galop, la question reste entière. En supprimant le «dîner des amis» - qui regroupait les pays de l'ancien pré carré - et en invitant 300 chefs d'entreprises, le Président voulait dépoussiérer la relation franco-africaine, l'aérer, la moderniser. Pour cela, il aurait fallu avoir une conception moins «business oriented» de la société civile, et surtout un peu plus de temps et de souplesse dans les échanges.

Show. Mais la cinquantaine de chefs d'Etat et de délégation n'ont eu que cinq heures pour passer en revue la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU et du G20, la menace terroriste, la piraterie, les opérations de maintien de la paix, les négociations sur le climat et les financements innovants (ouf !). Au final, le premier sommet franco-africain de Sarkozy se solde par un catalogue de bonnes intentions et un show personnel.

Seul le Sud-Africain Jacob Zuma a eu droit à un tête-à-tête. Même le Nigérian Goodluck Jonathan, l'autre poids lourd du continent, a dû se contenter d'un aparté. Pas de tête-à-tête non plus avec l'Algérien Bouteflika, venu à Nice malgré son interminable brouille avec Paris : Sarkozy a estimé avec fatalisme qu'il faudrait «du temps» pour guéri