C’est l’un des plus gros fiascos de l’armée israélienne de ces dernières années. Lundi à l’aube, des commandos de marine ont lancé dans les eaux internationales entre Chypre et Israël un raid contre une flottille de six bateaux acheminant 700 militants propalestiniens et 10 000 tonnes d’aide humanitaire vers Gaza. Bilan : neuf morts parmi les passagers et des dizaines de blessés. Un bain de sang qui déchaîne l’indignation de la communauté internationale.
Pourquoi cette opération s’est-elle transformée en carnage ?
Pour les commandos israéliens, il s'agissait presque d'une opération de routine : depuis juillet 2008, Tsahal avait déjà arraisonné neuf bateaux ou flottilles cinglant vers Gaza. Cette fois encore, l'armée avait prévenu qu'elle ne permettrait pas aux navires de forcer le blocus de l'enclave palestinienne, imposé depuis la prise de pouvoir du Hamas en 2007. L'arraisonnement s'est passé sans incident majeur sur cinq des bateaux. Il a cependant dégénéré en affrontement meurtrier entre les soldats israéliens et certains des passagers sur le plus gros des navires, qui battait pavillon turc, le Mavi Marmara, affrété par une organisation humanitaire islamiste, la Fondation de l'aide humanitaire (IHH), proche du gouvernement islamo-conservateur turc.
Les récits de ce qui s'est passé à bord sont contradictoires. Les membres du mouvement Free Gaza, principal organisateur du convoi, affirment que les soldats ont été les premiers à ouvrir le feu, sans j