Menu
Libération

L’Egypte ouvre sa frontière avec Gaza

Article réservé aux abonnés
Le Caire donne un accès limité au seul passage qui n’est pas contrôlé par Israël.
publié le 2 juin 2010 à 0h00

L'ouverture d'une soupape de sécurité, rien de plus. C'est ce que traduit l'annonce de l'ouverture du poste-frontière de Rafah, seul point de sortie de Gaza qui ne soit pas directement sous contrôle israélien. L'Egypte entend ainsi «alléger les souffrances de ses frères palestiniens», selon l'explication donnée hier par le gouverneur du Nord-Sinaï, Mourad Muwafi, qui a ajouté que la frontière serait ouverte plusieurs jours, sans plus de précisions quant à la durée. Le passage devrait être limité à l'aide humanitaire et médicale, et des patients palestiniens en attente de traitement devraient être autorisés à entrer sur le territoire égyptien.

Depuis la prise du pouvoir du Hamas à Gaza en 2007, l’Egypte n’a ouvert qu’à de rares occasions, et toujours pour un temps très limité, ce poste-frontière dont elle assume le contrôle, avec l’autorité palestinienne et Israël, sous supervision de l’Union européenne. En maintenant ce terminal fermé, elle entend garder un moyen de pression essentiel pour asphyxier le Hamas, auquel elle s’efforce - en vain - de faire accepter une réconciliation avec le Fatah, pour permettre à l’Autorité palestinienne de reprendre la main sur l’enclave gazaouie.

Une stratégie qui place l'Egypte dans une position périlleuse : elle est régulièrement accusée par son opinion publique, le Hamas et le reste du monde arabe de participer au maintien du blocus. «Il faut regarder la réalité en face : les vrais responsables de ce blocus sont Israël, en tant