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Libération

La logique suicidaire et sanglante d’Israël

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publié le 2 juin 2010 à 0h00

Cette absurdité a sa logique, interne et sanglante. Derrière l’arraisonnement de cette flottille humanitaire, le carnage qui s’est ensuivi et l’opprobre international que cela vaut à Israël, il y a l’idée qu’il ne faudrait surtout pas que le Mouvement de la résistance islamique, le Hamas, puisse s’imposer en principal représentant des Palestiniens, légitime et incontournable.

Depuis que les islamistes ont chassé le Fatah de Gaza après avoir remporté les législatives palestiniennes de 2006, c’est l’obsession commune d’Israël et de l’Egypte. Israël ne veut pas qu’ils étendent leur contrôle à la Cisjordanie et se rapprochent, ainsi, de ses grandes villes qu’ils pourraient alors frapper de leurs obus. Israël voudrait, encore moins, devoir négocier, un jour, avec ce mouvement qui inquiète tout autant l’Egypte car le Hamas est la branche palestinienne des Frères musulmans, organisation qui progresse constamment dans la jeunesse du Caire et d’Alexandrie. L’Egypte et Israël considèrent que le Hamas constitue, pour eux, une menace existentielle et, situés aux deux frontières terrestres de Gaza, ces pays s’étaient donc entendus pour organiser un blocus de ce réduit longeant la mer.

Personne ne doit en sortir. Rien ni personne ne doit y entrer. Depuis bientôt trois ans, comme les châteaux forts des guerres médiévales, Gaza subit un siège dont l’objectif est clair. Il faut que la vie y devienne tellement insupportable que sa population se révolte contre le Hamas. Il faut que les Gazaouis