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Libération
TRIBUNE

Tiananmen, hier et aujourd’hui

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par Par le club des Nouvelles Lumières chinoises collectif de jeunes Chinois vivant à l’étranger
publié le 2 juin 2010 à 0h00

Grâce au «modèle chinois», qui permet de restreindre les droits de l’Homme et la protection sociale, le Parti communiste chinois (PCC) a obtenu, en apparence, de grands progrès économiques. Le succès est tel que tous les pays démocratiques se courbent devant la dictature pour la supplier de sauver l’économie mondiale. Et les Chinois eux-mêmes semblent grisés par des gloires éphémères, telles que les Jeux olympiques de 2008 à Pékin ou l’Exposition universelle de 2010 à Shanghai.

En même temps, la démocratie et les droits de l’Homme reculent en Chine. La justice n’a toujours pas été rendue aux martyrs du massacre de Tiananmen, le 4 juin 1989. Liu Xiaobo, l’un des auteurs de «la Charte 2008» en faveur de la démocratie, est en prison depuis un an. Les enfants morts dans les écoles mal construites qui se sont effondrées pendant le séisme du Sichuan en 2008 n’ont toujours pas de sépulture. Des citoyens chinois continuent d’être tués par le gouvernement, qui détruit en toute impunité leurs maisons et leurs terres… En vingt et un ans, la justice a reculé en Chine.

La nouvelle génération chinoise, qui a grandi comme nous après 1989, n’a pas le droit de connaître la vérité au sujet de la tuerie du 4 juin. Le gouvernement continue de dissimuler l’Histoire et l’opinion publique peut penser que nous avons oublié le sang de Tiananmen et renoncé à la démocratie. Mais, bien que les Chinois n’aient pas réussi à établir une république démocratique malgré cent ans d’efforts, cet esprit est enrac