A défaut de retrouver la croissance, le Japon renoue avec les crises politiques. A peine huit mois et demi après son arrivée aux affaires, le Premier ministre japonais, Yukio Hatoyama, 63 ans, a annoncé hier sa démission surprise. Il était certes devenu l’un des chefs de gouvernement les plus impopulaires du Japon - passant en quelques mois de 70% d’opinions favorables à 20% - mais personne, à Tokyo, ne le voyait quitter son poste si tôt.
Ces derniers jours, les appels à la démission au sein même de sa formation, le Parti démocrate du Japon (PDJ, centre gauche), s’étaient multipliés. Voyant les élections sénatoriales du 11 juillet prendre l’allure d’un référendum anti-Hatoyama, les démocrates redoutaient de perdre leur majorité absolue au Parlement. Ils ont préféré lâcher leur Premier ministre.
«Hélas, notre politique n'a pas gagné le cœur des gens. C'est regrettable mais n'étaient plus disposés à nous écouter», a admis hier Yukio Hatoyama, les larmes aux yeux. En huit mois et demi, il n'a jamais trouvé ses marques, ni tenu ses engagements de campagne. Issu d'une des plus puissantes et plus riches dynasties politiques du pays, Hatoyama, ancien du Parti libéral démocrate (PLD, conservateur) reconverti en centriste, rêvait depuis 2005 de «débarrasser le Japon du système PLD». Un système marqué, selon lui, par «le clientélisme» et «la corruption». Il voulait révolutionner l'ordre politique du Japon d'après-guerre, sclérosé selon lui.
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