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Libération

Karzaï dans le trouble jeu de la paix

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Avec la «jirga», le président afghan veut reprendre la main sur les négociations avec les talibans.
publié le 3 juin 2010 à 0h00

Les chapiteaux blancs ont été tendus dans les jardins de l'université polytechnique de Kaboul, entre une piscine remplie de gravats et des courts de tennis défoncés. Une dizaine de tentes, dont la principale a accueilli hier les 1 600 invités de la jirga (assemblée) de paix : chefs de tribus, de districts, gouverneurs, députés, sénateurs… Durant trois jours, ils vont se succéder sur une estrade dominée par un portrait du président afghan, Hamid Karzaï. «Nous n'avons pas invité les insurgés. L'objectif de la jirga est de définir une méthode pour discuter avec l'opposition, voir avec qui nous pouvons négocier», explique Farouk Wardak, l'organisateur de l'assemblée.

Une ambition limitée qui laisse la plupart des observateurs dubitatifs. «Les participants ont été choisis par le gouvernement. Seul le message de Karzaï sera entendu. Je ne vois pas quels résultats concrets espérer», note un analyste afghan connu pour ses contacts avec l'insurrection. «Le but de cette jirga est de donner un sentiment de consensus, de montrer que les Afghans soutiennent la réconciliation avec l'insurrection. Mais il ne faut pas s'attendre à un quelconque résultat significatif», confirme Martine van Bijlert, vice-directrice du Réseau d'analystes afghans.

Contact. En coulisse, Karzaï tente pourtant de dialoguer avec les talibans. Un contact avait même été établi avec les dirigeants du mouvement islamiste réunis au sein de la «choura de Quetta», du nom