Libération a recueilli les témoignages de deux militants propalestiniens, qui font le récit de l'assaut donné lundi à l'aube par l'armée israélienne.
Matthias Jochheim 61 ans, est médecin à Francfort. Il milite au sein de l'ONG humanitaire IPPNW. Il se trouvait à bord du Mavi Marmara.
«Nous étions 600 personnes d’une trentaine de pays différents. L’attaque s’est produite au milieu de la nuit, vers 4 heures-4 h 30. Nous nous trouvions sous le pont, dans un entrepôt où étaient disposés des sièges. Trois soldats se sont laissé glisser d’hélicoptères à l’aide de filins. Il est exclu qu’ils aient été agressés autrement qu’avec des bâtons. Il n’y avait pas d’armes à bord. Nous étions dans les eaux internationales : il était normal que l’équipage défende le bateau. Ce qui est sûr, c’est que les soldats se sont mis à tirer depuis l’hélicoptère. D’après les Israéliens, c’était pour défendre leurs trois soldats. Mais ceux-ci n’ont jamais été en danger. En tant que médecin, je les ai vus lorsqu’ils ont été transportés sur le pont inférieur : ils pouvaient marcher et n’étaient pas gravement blessés. Ceux qui ont été gravement blessés étaient pour l’essentiel des Turcs, membres de l’équipage. C’est aussi là qu’il y a eu des morts.
«L’attaque a duré 30 minutes maximum […]. J’ai fait partie des rares personnes qui n’ont pas été ligotées. Pour nous, Allemands, les choses sont allées assez vite, grâce à l’intervention de l’ambassade, et parce que deux membres