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Libération

«Greg», gouverneur de Cancùn mis à l’ombre

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publié le 4 juin 2010 à 0h00

Mexico, correspondance Il a troqué son tee-shirt « Greg gouverneur » contre l’uniforme beige des détenus des prisons de haute sécurité. En pleine campagne électorale, Gregorio Sánchez, maire sortant de la ville touristique de Cancun et candidat de gauche au poste de gouverneur de l’état de Quintana Roo (sud du Mexique), subit, plus qu’un changement vestimentaire, une déchéance politique sans précédent. Accusé d’avoir protégé deux cartels de narcotrafiquants, les Zetas et la famille Beltran-Leyva, « Greg » a été arrêté le 25 mai à Cancun et la justice l’a banni du scrutin municipal et régional du 4 juillet en dictant ce mardi un ordre formel d’emprisonnement à son encontre. Dans onze autres états mexicains, les électeurs sont appelés à choisir leurs maires et gouverneurs dans un mois. Tous ne sont pas aussi célèbres que « Greg », mais, un peu partout, les scandales liés au crime organisé fleurissent : affaires de corruption, disparitions et assassinats de candidats... A la mi-mai, le président Felipe Calderón avouait redouter la « colombianisation » du Mexique, déclarant que « l’escalade de violence semble se dérouler suivant les mêmes phases qu’en Colombie » dans les années 1980 et 1990. Ce n’est pas un hasard si Calderón a tenu ces propos au lendemain de l’enlèvement de Diego Fernández de Cevallos, pilier de la droite et ex-candidat présidentiel du Parti d’Action Nationale (PAN). La presse spécule sur les motivations politiques des ravisseurs du dénommé « chef Diego », alor