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Libération
Reportage

L’appel de Londres ne fait plus vibrer

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Entre 500 000 et 600 000 Sud-Africains blancs sont installés au Royaume-Uni. Mais depuis la crise économique, l’émigration vers cette destination faiblit, surtout chez les jeunes.
publié le 4 juin 2010 à 0h00

Le «Chakalaka» ne désemplit pas. Ce restaurant de Putney, un quartier du sud de Londres, propose des spécialités sud-africaines. Et, dans ce coin cossu du bord de la Tamise, la clientèle, très souvent sud-africaine, vient se régaler de steaks de springbok (l'antilope australe), de boerewors, des saucisses épicées, ou encore de biltong, la viande séchée traditionnelle. «J'y vais régulièrement, pour un petit coup de nostalgie», confie Sheri Patterson, 33 ans. Originaire de Durban, Sheri est institutrice dans une école privée locale. Elle est arrivée en 2001, «dans le cadre d'un voyage touristique». Le plan était de rester deux ans et de rentrer. Neuf ans plus tard, «je suis toujours là, et je ne me vois pas rentrer vivre en Afrique du Sud».

patriotisme. Les Sud-Africains sont légion au Royaume-Uni et plus particulièrement à Londres. Selon les différentes estimations, ils seraient entre 500 000 et 600 000, la majorité dans la capitale, à 90 % blancs, d'origine afrikaner ou de lointaine extraction britannique. Depuis 2007, Nelson Mandela a même sa statue sur Parliament Square, face à Westminster, aux côtés d'autres hommes illustres comme Winston Churchill ou Abraham Lincoln.

«Il y a une petite minorité noire, essentiellement dans les secteurs de la santé ou de l'éducation», note Ockie Raubenheimer, prêtre de la paroisse sud-africaine de Guilford, qui accueille toute la communauté sud-africaine du sud d