Une femme qui s'ennuie, un paysagiste (ne dites pas «jardinier», c'est dépassé) et un mari qui rentre tard du travail… Le scénario est plutôt classique. Les années 60 en ont vu d'autres. Et pourtant, avec son film Kwaai Naai et ses bons vieux clichés, le réalisateur Johan Greef a déclenché la révolution sexuelle au sein de la communauté afrikaner.
Casting. Il y a deux ans, ce producteur de films de mariage et de documentaires animaliers se promenait dans un sex-shop lorsqu'il surprend une conversation. Une dame afrikaner d'âge mûr veut offrir un cadeau à son mari, un film porno. Mais problème : le mari ne parle pas anglais. La vendeuse, désolée, explique que les films afrikaners pour adultes n'existent pas. Et la petite dame repart, toute déçue. L'histoire ne dit pas ce qu'elle a finalement acheté à son mari. Mais elle a offert à Johan Greef une belle occasion de rentrer dans l'histoire. Il a publié une annonce de casting sur le Web, et après huit mois laborieux, il a enfin trouvé trois acteurs qui voulaient bien tenter l'expérience. Le premier film afrikaner pour adultes est sorti en 2009. Et même si son réalisateur avoue n'avoir pas mis «trop de trucs bizarres pour ne pas choquer» les pieux esprits, Kwaai Naai n'en finit pas de créer la polémique. Johan Greef a reçu plusieurs menaces de mort depuis octobre. «Assassin de la culture afrikaner, fais attention de ne pas être assassiné toi-même», traduit-il, le sang f