C’est une école où l’on fouille les élèves à la sortie plutôt qu’à l’entrée. La Harry Oppenheimer Diamond Training School de Johannesburg forme, depuis 1991, tailleurs et négociants en diamants. Oppenheimer, le nom est prestigieux et évoque l’Anglo American, le magnat du diamant sud-africain. Pourtant les locaux ne payent pas de mine. Ils sont installés au troisième étage du principal building du Diamond Center, ensemble de bâtiments ultra-sécurisé avec caméras de surveillance, portiques électroniques et gardes armés.
Fortune. Chaque année, une centaine de tailleurs de diamants sont formés ici. Jusque dans les années 70, l'industrie du diamant était strictement réservée aux Blancs. Puis, métis et Indiens ont commencé à y travailler. Les Noirs, bien sûr, ont été les derniers. Le rattrapage est en cours et désormais, l'essentiel des étudiants appartiennent à cette communauté. C'est le cas de Thabo Malatji, un jeune homme de 21 ans venu de la province septentrionale du Limpopo, où il compte retourner s'installer à son compte. Son père semble avoir bien réussi dans l'immobilier. «Je n'avais pas envie de faire d'études longues. Le diamant est un métier où l'on peut faire fortune rapidement.» Le proviseur de l'école, Koos Rademeyer, sourit. Il confiera plus tard : «Ici, on acquiert les bases. Mais six mois ne suffisent pas à former un tailleur hors pair. Et puis, cela ne sert à rien d'être un bon tailleur de pierres si l'on n'a pas une bonne f