La courte page Hatoyama est tournée. Quarante-huit heures après la démission soudaine du Premier ministre, le Parlement japonais a confortablement élu, vendredi, le nouveau chef du gouvernement nippon. Naoto Kan, 63 ans, occupait les postes de vice-Premier ministre et de ministre des Finances dans l’équipe sortante. Il a également été désigné président du Parti démocrate du Japon (PDJ, centre gauche).
Le nouvel homme fort de la politique nippone sera-t-il «Citizen Kan», ce sauveur dont le pays a tant besoin alors que l’économie est enlisée ? Homme de tempérament, démocrate convaincu et féministe, Naoto Kan commence avec un atout : le respect qu’il inspire aux Japonais. Kan cultive aussi l’image d’un homme politique adepte de transparence, surtout depuis ses déboires publics. En 2004, alors président du PDJ, il accuse des députés conservateurs de ne pas régler leurs cotisations retraite. Mais il est pris la main dans le sac : lui aussi est dans le même cas. Il démissionne et, blessé, s’administre sa propre punition. Tel un moine bouddhiste, il se rase le crâne et entame un pèlerinage sur l’île de Shikoku, lavant ses fautes d’un temple à l’autre.
Quelque temps plus tard, cet époux dévoué et père de deux garçons est mis en cause par des tabloïds l'accusant d'avoir eu une idylle d'une nuit avec une présentatrice de télévision. Au lieu de fuir, il assume. «Ma femme m'a engueulé et traité d'idiot», confiera-t-il plus tard. Le public découvre alors l'épouse de Kan, Nobuko, e