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Analyse

Détenus politiques cubains : une ouverture de peu de foi

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Le rapprochement familial de prisonniers malades, permis par une médiation de l’Eglise catholique, ne convainc pas.
par Félix Rousseau, Correspondance à Cuba
publié le 5 juin 2010 à 0h00

Espoir, perplexité et scepticisme sont les trois mots qui reviennent le plus souvent à Cuba ces derniers jours. Mardi soir, le gouvernement a en effet décidé de rapprocher certains prisonniers politiques de leurs familles. Six détenus, dont deux seraient très malades (José Luis Garcia Paneque, un médecin de 45 ans, et Arnaldo Ramos, un économiste de 68 ans), ont été transférés dans leur province d'origine. Onze autres détenus incarcérés depuis le «printemps noir» de mars 2003 pour avoir «collaboré» avec les Etats-Unis pourraient prochainement bénéficier de cette mesure.

«Lentement». L'initiative pourrait être le premier fruit de la médiation menée par l'Eglise catholique avec les autorités locales. Le 19 mai, Jaime Ortega, l'archevêque de La Havane, accompagné de Dioniso Garcia, dirigeant de la Conférence épiscopale, s'était entretenu quatre heures durant avec le général Raúl Castro, 79 ans, l'homme fort de l'île communiste depuis la retraite de son - encombrant - aîné Fidel qui se fait, ô coïncidence, très discret ces derniers temps. Le transfèrement des détenus n'est certes pas la libération attendue par les prélats, mais en est peut-être le prélude. «C'est un processus qui se fait lentement et qui, nous l'espérons, conduira à la libération des prisonniers les plus malades», explique le porte-parole de la Conférence épiscopale de Cuba.

En grève de la faim depuis plus de trois mois pour obtenir la libération de détenus malades, le cyberjourn