L'arraisonnement sanglant du Mavi Marmara relance le débat sur le blocus de Gaza. Du secrétaire général de l'ONU au Parlement européen en passant par l'administration Obama, les appels se multiplient pour lever une mesure qui pénalise le million et demi d'habitants de ce territoire. Face à ces pressions, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, jette du lest. Pour la première fois en Israël, le débat s'amorce sur cette politique aussi inefficace que contre-productive. «Nous avons quitté Gaza, mais Gaza ne nous a pas quittés et nous en avons gardé la clef : nous devons la leur rendre et en finir avec ce blocus», ironise Daniel Ben Simon, ancien journaliste du quotidien Haaretz, élu il y a deux ans député travailliste. Une voix dissonante dans un parti qui, non sans quelques grincements, participe à la coalition gouvernementale de Benyamin Nétanyahou.
«Déstabilisation». Le blocus de Gaza a été ébauché en juin 2006 par le gouvernement d'Ehud Olmert, après l'enlèvement du soldat Gilad Shalit. Il a été renforcé en 2007 en réponse à la prise du pouvoir par le Hamas, qui se refuse à accepter les accords d'Oslo et à reconnaître Israël. L'actuel gouvernement a continué la même politique. «Depuis que je suis député, je n'ai jamais vu sur ce sujet de vote à la Knesset ou même de débat, ni même de discussions au sein du parti», se lamente Daniel Ben Simon, convaincu que «le siège représente un élément majeur de déstabili