En république démocratique du Congo (RDC), l’impunité est la règle. Mais, cette fois, les autorités de Kinshasa n’ont pas eu le choix. Soumises à une intense pression de la communauté internationale - des Etats-Unis à la France, en passant par les Nations unies et l’Union européenne -, elles se sont résolues à agir vite dans l’enquête sur le meurtre de Floribert Chebeya, le président de l’ONG la Voix des sans-voix, dont le corps a été retrouvé à l’arrière de son véhicule, mercredi, dans la capitale congolaise. Le sort du chauffeur qui l’accompagnait demeure inconnu.
Hier, le gouvernement de Kinshasa a annoncé l'arrestation de plusieurs officiers de police, et la suspension de leur chef, le général John Numbi, un proche du président Joseph Kabila. D'après l'AFP, l'un des officiers arrêtés, le colonel Daniel Mukalay, chef des services spéciaux de la police, serait «passé aux aveux». Dès le début de cette affaire, les services de sécurité ont été pointés du doigt. Floribert Chebeya, 47 ans, avait en effet disparu à la suite d'une convocation au quartier général de la police. Vendredi, le rapporteur spécial de l'ONU sur les exécutions extra-judiciaires, Philip Alston, avait estimé «vraisemblable» la «participation» du gouvernement congolais dans cette affaire.
Arrêté à plusieurs reprises par le passé, Floribert Chebeya était régulièrement menacé par les forces de sécurité. Mais ces pressions répétées ne l’avaient pas dissuadé de dénoncer, sans relâche, l