Les écrivains et artistes tibétains sont la cible d'une campagne de répression de grande ampleur. La dernière victime en date s'appelle Shogdung. L'écrivain, âgé de 45 ans, a été arrêté en avril à son domicile à Xining, avant d'être inculpé la semaine dernière «d'incitation au séparatisme», selon sa famille. Comme d'autres avant lui, il encourt une lourde condamnation. «Plus de 50 Tibétains de la sphère culturelle, dont 13 écrivains, sont en prison, ont "disparu", ou bien ont été torturés ou harcelés pour avoir exprimé leurs points de vue», affirme un rapport de l'ONG indépendante International Campaign for Tibet publié en mai. «C'est la première fois depuis la fin de la Révolution culturelle [en 1976, ndlr] que des chanteurs, artistes et écrivains sont spécifiquement visés», note ce rapport soulignant que «presque toute expression de l'identité tibétaine non approuvée par l'Etat chinois peut être considérée comme étant de nature séparatiste».
Les efforts déployés pour contenir les échanges d'informations font passer cette répression largement inaperçue. Ce black-out sévit depuis la révolte antichinoise de mars 2008 (au moins 19 morts, Chinois en majorité). Plusieurs personnalités ont été envoyées en «camp de rééducation». Kunchock Tsephel, fondateur d'un site web tibétain, a ainsi écopé de quinze ans d'emprisonnement pour «divulgation de secrets d'Etat».
La rafle des artistes et écrivains semble répondre à une vol