La nouvelle tombait hier en milieu d'après-midi : le dîner de travail d'Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, prévu à 19 heures et censé permettre de préparer le sommet européen du 17 juin ainsi que les rencontres des G8 et G20 a été annulé au dernier moment, décalé d'une semaine «pour des raisons de calendrier allemand». L'horaire de la rencontre avait au préalable été plusieurs fois modifié. La chancelière est en plein dans le débat budgétaire (lire ci-contre), ce qui bouleverse son emploi du temps : c'est la raison donnée par les Français. Mais Merkel laisse-t-elle aussi éclater sa mauvaise humeur envers le «petit Français», comme Sarkozy est parfois appelé dans les couloirs de la chancellerie ?
Les relations franco-allemandes sont plus que tendues depuis qu'a éclaté la crise grecque. «Les Français nous ont mis le pistolet sur la tempe», s'indigne-t-on à Berlin au sujet du plan de sauvetage à Athènes. Dans les couloirs des ministères allemands, il est de bon ton de railler«le petit Napoléon».On s'amuse de la façon dont la chancelière mime à l'occasion son partenaire français et on s'emporte de plus en plus ouvertement contre cette «French Connection» qui tenterait de défendre les seuls intérêts hexagonaux : Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque centrale européenne, Dominique Strauss-Kahn au Fonds monétaire international, Michel Barnier en tant que commissaire européen au Marché intérieur et Pascal Lamy, chef de l'Organisation m