A l'intérieur de l'hôtel Maxim's, il fait déjà nuit. Les clients sont accoudés au bar, les filles se frottent aux visiteurs, la musique house fait trembler les corps. Puis vient le quart d'heure des slows. On se croirait un samedi soir. Il est 14 heures. On est lundi. «Beauty» a travaillé dans cette maison close du centre-ville de Johannesburg pendant plus de dix ans. A 38 ans, elle s'est reconvertie dans le travail social et conseille les prostituées du quartier sur le sida. Mais quand son compte en banque est aussi vide que son frigo, elle rappelle ses «habitués». Quelques soirs par semaine, elle retourne au Maxim's, commande une bière et rêve du temps où les hommes venaient l'accoster. Les «nouvelles», en minijupes et décolletés la bousculent, ou la saluent de loin. Les hommes ne la regardent plus.
Plus de 200 filles travaillent au Maxim’s. Elles louent à la journée les chambres de 15 m² aménagées sur sept étages. On recense ainsi plus de 25 bordels dans le seul quartier d’Hillbrow. Tous illégaux. Tous protégés par une police corrompue.
Au temps de l’apartheid, le centre-ville de Johannesburg était un lieu branché. A partir de 1990, les Noirs ont eu la permission de s’installer en ville et les Blancs ont fui, abandonnant les beaux immeubles victoriens du centre. Les hôtels quatre étoiles ont été squattés et certains ont peu à peu été transformés en bordels, aux mains des mafias nigérianes et russes.
«Même les Noirs»
Au Maxim's, on devine encore l'anc