La Westermoskee devait être la grande «mosquée de l’Ouest», l’un des plus hauts bâtiments du centre d’Amsterdam, dans le quartier populaire de De Baarsjes, à deux pas du Vondelpark, dans l’ouest de la ville. L’édifice aurait été une version néerlandaise de Sainte-Sophie, la célèbre mosquée d’Istanbul, toute en briques rouges et lignes blanches. Conçue pour être le phare d’un islam européen, modernisé et ouvert, dessinée par un couple d’architectes français, et juifs, Marc et Nada Breitman, la Westermoskee, d’une surface de 1 000 mètres carrés, devait ouvrir ses portes en 2006, en bordure de canal. Son minaret de 42 mètres aurait dû devenir l’un des grands repères visuels de la capitale économique des Pays-Bas, avec les anciennes tours Shell et Philips.
Aujourd'hui, seize ans après le début du projet, nombre d'Amstellodamois pensent que le projet a été enterré pour des raisons politiques. Le débat sur l'islam est en effet devenu quotidien depuis les attentats du 11 septembre 2001 à New York, puis le meurtre du cinéaste Theo van Gogh, le 4 novembre 2004, égorgé et poignardé par un jeune islamiste néerlando-marocain dans une rue d'Amsterdam. La droite populiste a pris son essor, exploitant le malaise grandissant à l'égard des musulmans dans une société prête à remettre en question son caractère «multiculturel». Chaque communauté - catholique, protestante, puis musulmane depuis l'arrivée d'immigrés turcs et marocains dans les années 1970 - peut prétendre aux Pays-Bas à d