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Libération

Des Sud-Africains à l’offensive

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Pretoria compte redorer son image et gagner un demi-point de croissance dans un climat de grogne sociale.
publié le 11 juin 2010 à 0h00

Un gros coup de pub à double tranchant. L’Afrique du Sud, premier pays du continent noir à organiser la Coupe du monde, voulait en profiter pour se vendre en tant que seul marché émergent d’Afrique, pays industrialisé et potentiellement prospère, avec ses nouvelles élites noires et ses grandes villes à l’américaine. L’ancien président Nelson Mandela, qui n’avait pas réussi à remporter l’organisation des Jeux olympiques en 2004 ni l’organisation de la Coupe du monde de football 2006, a mis tout son poids dans la balance pour faire cet ultime cadeau au pays bien-aimé.

Or, le cadeau pourrait bien se révéler empoisonné. L’exercice de communication s’avère en effet assez périlleux. Des cohortes de journalistes étrangers sont venues couvrir le pays, dont le monde n’avait jamais autant entendu parler depuis la fin de l’apartheid. Mais les médias ne s’intéressent pas forcément à des sujets très flatteurs. Trois journalistes, deux Portugais et un Espagnol, qui se sont fait braquer dans la nuit de mardi à mercredi dans la maison qu’ils avaient louée, pourront parler à loisir de la criminalité.

Dévastateurs. Malgré la liesse populaire et le renforcement d'un sentiment d'unité nationale encore très nouveau, l'Afrique du Sud est confrontée à d'énormes problèmes sociaux. Elle pourra faire bonne impression avec ses nouveaux stades et sa capacité d'organisation d'un grand tournoi sportif, les chaînes de télé n'en ressasseront pas moins une longue liste de chiffres dévastateur