Du pur langage diplomatique. «Non, elle (la famille Wade, ndlr) n'a pas obtenu ma tête... J'ai toujours eu le soutien du président Sarkozy.» L'écrivain et diplomate Jean-Christophe Rufin a annoncé mercredi qu'il quitterait, à la fin du mois, son poste d'ambassadeur de France au Sénégal où il a vécu, depuis trois ans, des périodes de tension avec le président Aboulaye Wade qui souhaitait son départ.
Dans une interview diffusée vendredi par Radio France internationale (RFI), Jean-Christophe Rufin a déclaré: «C'est vrai que la tendance dans ce pays, en tout cas en ce moment et avec ce régime, est sans doute de s'en prendre aux ambassadeurs quand les choses ne vont pas. On l'a vu encore récemment avec l'ambassadeur des Etats-Unis.» Fin mai, le président Wade avait vertement tancé la diplomate américaine qui venait de publier un texte intitulé «Sénégal et corruption».
Jean-Christophe Rufin a toutefois reconnu avoir parfois eu des «échanges vifs» avec le président sénégalais. «Nous avons eu des périodes de tension extrême au moment des assises nationales (de l'opposition, en 2008). (...) Des démarches ont été faites pour "demander ma tête", comme on dit, mais j'ai toujours eu le soutien du prési