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Libération

Italie : la «loi-bâillon» fait hurler la presse

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Médias . Voulue par Berlusconi, elle interdira la publication des écoutes dans les médias.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 12 juin 2010 à 0h00

Petit carré jaune sur fond blanc en guise de une. Le quotidien de centre gauche la Repubblica a voulu, vendredi matin, manifester de manière spectaculaire son inquiétude au lendemain du vote au Sénat par la majorité de Silvio Berlusconi d'une loi limitant les écoutes téléphoniques dans le cadre juridique et leur publication dans les médias. «Cette une blanche a pour but de faire savoir aux lecteurs qu'une violation du circuit démocratique est intervenue hier», a expliqué dans un éditorial le directeur du journal, Ezio Mauro, qui a inscrit sur le petit encadré jaune, posé comme un post-it : «La "loi-bâillon" nie aux citoyens le droit d'être informés.»

Amendes. Au cours des dernières semaines déjà, un autre carré jaune avertissait les lecteurs de la Repubblica : «Avec la "loi- bâillon" vous ne lirez plus l'article ci-dessous.» Jeudi, ce rappel précédait par exemple une enquête sur des comptes secrets présumés placés à Saint-Marin de la part de constructeurs véreux et une autre affaire de corruption. Certains jours le petit encadré coloré est apparu près de dix fois dans les pages du quotidien. Toujours à propos de scandales et de malversations. Et depuis son introduction le mois dernier, ce post-it n'a pas manqué une seule édition.

La loi voulue par Silvio Berlusconi est pour le moins radicale. Avant qu’elle ne soit examinée, en juillet, par la Chambre des députés pour approbation définitive, le Sénat italien a en eff