En Algérie, le pétrole est au Sahara et le football off-shore. L’équipe nationale est un cas unique du football international : c’est la seule formation à compter, non seulement 21 joueurs (sur les 23 sélectionnés) évoluant hors de leur pays, mais aussi 19 nés à l’étranger. Les deux seuls joueurs participant au championnat algérien sont gardiens de but, dont le titulaire Fawzi Chaouchi, qui jouera dimanche grâce à une décision de la Fifa levant sa suspension pour trois matchs prononcée après le catastrophique Algérie-Egypte de janvier (défaite 4-0 et trois expulsions), en demi-finales de la Coupe d’Afrique des Nations.
Marchandage. Bref, l'Algérie a une équipe hors sol. Etant donné le niveau de son championnat, gangrené par la violence des supporters et l'amateurisme de ses dirigeants, le recours au vivier de l'immigration était le seul moyen d'assurer une qualification au Mondial après vingt-quatre ans de disette. La dernière participation des Fennecs remonte en effet à 1986, quatre ans après la glorieuse épopée de 1982, qui avait vu l'Algérie battre l'Allemagne et se faire éliminer à la faveur d'un peu glorieux marchandage germano-autrichien. Rabah Saâdane, le sélectionneur algérien et seul «africain» à coacher l'une des six équipes du continent, faisait partie du staff technique. A l'époque, l'essentiel des joueurs algériens évoluait au pays. Mais depuis, le championnat local a sombré, à l'image du pays, exsangue après une décennie de guerre civile ayant c