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Libération

Les corrupteurs du Kremlin à la une

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publié le 12 juin 2010 à 0h00

Alors que la lutte anticorruption est devenue une priorité absolue du président russe, Dmitri Medvedev, l'époque est aux révélations. Valery Morozov, un homme d'affaires, s'est fendu la semaine dernière d'une série d'interviews où il raconte avoir versé des pots-de-vin exorbitants à un haut fonctionnaire du Kremlin. Ce patron de l'entreprise russe de bâtiment Moskonversprom a expliqué au Sunday Times, puis à Novaïa Gazeta, et sur le site de sa société, qu'il a à faire depuis longtemps à la Direction des affaires de la présidence (DAP).

Après avoir remporté le pré-contrat pour la reconstruction du sanatorium Primorié à Sotchi, qui sera réservé à la délégation officielle russe lors des Jeux olympiques de 2014, Morozov a été convoqué par le chef-adjoint de la Direction générale des grands travaux de l'intendance du Kremlin : Vladimir Lechtchevski exigeait 12% du montant du contrat, soit 4,7 millions d'euros, pour que la société conserve le chantier. Alors que Morozov s'était acquitté de la totalité des dessous-de-table, la DAP a, en 2009, écarté Moskonversprom du projet. Le patron s'est alors adressé à la police, qui, ayant monté une opération pour surprendre le haut fonctionnaire Lechtchevski la main dans le sac, n'a finalement pas jugé utile d'intervenir le moment venu. Morozov a également sollicité le président Medvedev. Seulement voilà, l'entrepreneur n'est pas parti en croisade contre un homme, mais contre tout un système. La sphère de la construction, en