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Analyse

La Belgique peut- elle s’évaporer ?

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Après la victoire des indépendantistes flamands, les francophones doivent composer pour éviter la scission.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 15 juin 2010 à 0h00

Mis à part quelques rares cantons, en Flandre occidentale et le long de la frontière linguistique, la Flandre a massivement voté pour la N-VA (Nouvelle alliance flamande) de Bart De Wever. Avec 28,2% des voix et 27 députés sur 150 à la Chambre des députés, le parti séparatiste est devenu le parti dominant dans le nord, loin devant les chrétiens-démocrates (CD&V) qui s’effondrent à 17,6%, les socialistes du SP.A (15%) et les libéraux de l’Open VLD (14%). C’est la première fois que les Flamands placent en tête un parti qui fait de la disparition de la Belgique sa revendication principale : ni la défunte Volksunie ni l’extrême droite du Vlaams Belang (qui boit la tasse avec 12,6% des voix et 12 députés) n’ont jamais réussi à dépasser la seconde place.

Coquet. Cette percée de la N-VA ne peut qu'accélérer «l'évaporation» du Royaume de Belgique, un mot qu'aime employer Bart De Wever. Même si, comme il le répète, «nous ne voulons pas la révolution, nous ne voulons pas proclamer l'indépendance de la Flandre du jour au lendemain», car «70% des Flamands n'ont pas voté pour nous». Certes, mais si on additionne l'ensemble des voix accordées aux partis indépendantistes (N-VA, Vlaams Belang et Liste Dedecker), on atteint le coquet score de 44%, ce qui donne de la marge au leader indépendantiste pour arriver à ses fins. «L'opinion s'est radicalisée», regrette Philippe Geluck, l'auteur du Chat et belge francophone.

Néanmoins, diman