La reine Beatrix, chef de l'Etat néerlandais, a appelé samedi de ses vœux une coalition entre «le plus grand parti du pays», les libéraux, «et le plus grand gagnant» des législatives du 9 juin, Geert Wilders, leader du PVV, formation populiste d'extrême droite. Mark Rutte, à la tête du parti libéral et prochain Premier ministre, rejette clairement l'idée d'une coalition avec la gauche. De son côté, le travailliste Job Cohen a renoncé à se battre pour entrer au gouvernement, et a reconnu que la «première option» va à une coalition avec Wilders. Ce dernier, qui veut interdire le Coran et bloquer toute immigration, va devoir faire l'apprentissage du pouvoir.
La situation paraît «difficile» à Uri Rosenthal, le «formateur» nommé par la reine pour mener les négociations autour de la prochaine coalition. Si les libéraux décident de s'allier avec Wilders, beaucoup redoutent la chute du gouvernement dans quelques mois, pour incompatibilité chronique. Libéraux et populistes peuvent sans doute s'entendre sur les questions d'immigration, mais leurs programmes économiques paraissent si opposés que Mark Rutte s'est ouvertement demandé comment Geert Wilders pouvait être «classé à droite». Un pays instable et une réputation ternie à l'étranger, c'est ce que redoute le patron des patrons, Bernard Wientjes, qui a clairement pris position, une fois de plus, contre l'entrée de Geert Wilders au gouvernement. Bien des analystes pensent plus réaliste une