Pierre-Emmanuel Ducruet est le chef du département communication du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour l'Europe de l'Est, la Russie et l'Asie centrale. Il se trouve actuellement à Och, la grande ville du sud-Kirghizistan, où des violences ont fait «plusieurs centaines de morts» depuis jeudi dernier.
Précisant que les commentaires d'ordre politique ne sont «pas dans le mandat du CICR», il témoigne sur la situation humanitaire dans la région. Plus de 80.000 personnes, principalement d'origine ouzbek, se sont réfugiées en Ouzbékistan voisin, alors que 275.000 auraient été déplacées selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Le calme est-il revenu dans le sud du Kirghizistan?
La situation est toujours tendue à Djalalabad et Och. Au niveau sécuritaire, c'est encore loin d'être revenu au calme. On a encore entendu des tirs à Och cette nuit. De ce que nous avons vu, il n'y a plus d'affrontements directs. Mais les gens ont peur de sortir de leurs maisons. Il ne savent pas non plus où aller, car les magasins et les marchés sont fermés. Le couvre-feu débute à 18 heures, les tirs résonnent toute la nuit. On avait essayé de se rendre à Djalalabad il y a deux jours, ce n'était pas possible. A pr