Durant la guerre de l'été 2008 avec la Russie, un dirigeant géorgien a proposé plusieurs milliers de dollars à des soldats russes pour qu'ils bombardent la dernière statue de Staline de Géorgie, celle qui orne sa ville natale de Gori. Choqué, l'officier russe a refusé et il a plutôt bombardé tout ce qu'il pouvait à Gori. Sauf la statue de Staline. Cette histoire, c'est le ministre géorgien de l'Intérieur, Vano Merabichvili, un proche du président Mikhaïl Saakachvili, qui l'a racontée en avril au quotidien russe Kommersant. Et d'expliquer qu'il s'agissait d'une blague…
Vraie ou fausse, elle montre combien le passé récent préoccupe la société géorgienne. Comme l’avaient fait ses homologues des pays Baltes et l’ancien président ukrainien Viktor Iouchtchenko, le chef de l’Etat géorgien, Mikhaïl Saakachvili, a créé à Tbilissi un musée de l’Occupation soviétique et a fait dynamiter des monuments à la gloire des soldats russes tombés dans la «Grande Guerre patriotique», le nom que l’URSS puis la Russie ont donné à la Seconde Guerre mondiale.
Mars 1956, le tournant
Pour autant, la ville de Gori n’entend pas retirer sa statue ni fermer son musée Staline. Et à Tbilissi, il existe toujours une association Staline, animée par un vieil homme qui vit parmi les reliques du passé, entouré de vieux portraits et de livres consacrés à son héros. Son bureau ressemble aux bureaux soviétiques des années 1930-1940, avec un lion couché en guise d’écritoire et une statuette du dictateur posée sous la lampe. Sa fenê