Rien ne va plus pour José Luis Zapatero, le chef du gouvernement socialiste espagnol. Aux pressions extérieures (le Fonds monétaire international, Bruxelles, les marchés…) attisées par la vulnérabilité de l’économie espagnole, s’ajoutent ses ennemis internes toujours plus nombreux : les syndicats, l’opposition conservatrice, les partis de gauche, la presse en général, et même… son propre camp socialiste.
Alors que, ce mercredi, il annonce par décret-loi une très polémique réforme du marché du travail, celui que l’on appelait «Bambi» pendant les années prospères de son premier mandat semble à bout de souffle. Sa cote de popularité est au plus bas. Selon un sondage de l’institut Sigma Dos paru la semaine dernière, le Parti populaire (PP) devance les socialistes de 12 points en intentions de vote, un record. La droite ne se prive donc pas d’exiger des élections anticipées, persuadée que le leader du gouvernement ne tiendra pas jusqu’aux législatives du printemps 2012.
«Il y a aucun doute sur le fait que Zapatero a perdu toute crédibilité, que son exécutif n'est pas à la hauteur des circonstances et qu'il est dans une impasse», reconnaît José María Ridao, chroniqueur modéré d'El País, quotidien de centre gauche et soutien historique du Parti socialiste. Son constat est repris par la plupart des observateurs. La récente volte-face rigoriste de Zapatero réjouit à droite (car elle le fragilise) et met la gauche en colère face à une «dérive néolibérale» (