Comme le montrent les séries télé, les documentaires et le cinéma, Israël reste, trente ans après la signature d'un accord de paix, l'ennemi principal dans l'inconscient collectif égyptien. Et même celui avec lequel un conflit armé est le plus susceptible de se produire. Au quotidien, tout contribue à entretenir cette idée parmi la population. Un phénomène qui n'épargne pas même la justice égyptienne puisqu'elle vient de confirmer un jugement privant de leur nationalité les citoyens mariés à des Israéliennes. Selon le tribunal, les adolescents israéliens, tenus de faire leur service militaire et mobilisables en cas de conflit, poseraient un problème de sécurité nationale en temps de guerre. Pour l'avocat Nabil al-Wahsh, cette décision va permettre d'éviter la naissance d'une génération d'enfants «qui ne seront pas loyaux envers l'Egypte et le monde arabe». Et de rappeler que la loi égyptienne évoque explicitement les risques encourus en cas de mariage avec une personne «sioniste».
Selon la presse, le Conseil des ministres aura à statuer individuellement sur chaque cas de déchéance de nationalité. Les hommes mariés à des Arabes israéliennes - une minorité, prétend Al-Wahsh - devraient être épargnés par cette mesure. Ces mariages mixtes concerneraient au total entre 10 000 personnes, selon les chiffres donnés par Israël, et 30 000, selon Al-Wahsh, en l’absence de statistiques officielles égyptiennes. Ces unions ont souvent été contractées par des travailleurs